Deux mardis à la suite, ma classe a bénéficié d’une initiation à la langue des signes. Une enseignante est venue pour nous apprendre à signer des mots ou des phrases.
La première fois, c’était très compliqué. On ne comprenait rien du tout car elle nous parlait seulement avec les mains. Elle nous expliquait qu’elle est une personne malentendante. Il fallait faire très attention au bruit des chaises car ça lui faisait mal aux oreilles.
Ensuite elle nous a appris à signer l’alphabet et quelques mots :
- oui : faire un rond avec l’index et le pouce et faire pivoter la main
- ça va : prendre ses deux mains et mettre devant soi et bouger l’annulaire et la majeur
- tous : lever les deux pouces, mettre les mains côte à côte et faire un rond horizontale, opposé au bassin
- midi : mettre la main verticale sur le menton
- rencontrer : deux index se rencontrent
- communiquer : faire un c aux deux mains et les bouger vers la tête
- problème : faire comme un bisou avec ses deux mains
- effort : faire un L qui se baisse
- encourager : ouvrir les 5 doigts de la main et remuer
- mardi prochain : mettre le pouce sur le côté, le plier. Ensuite avancer la main.
- rue : croiser l’index et le majeur aux deux mains et les faire avancer
- voir : montrer avec l’index l’œil.
La deuxième fois, nous avons pratiqué ce que nous avons appris le premier mardi soir. Ensuite, nous avons signé nos prénoms devant les autres élèves.
Ensuite, elle nous a appris des nouveaux mots et des phrases de politesse. Nous nous sommes mis en binôme et nous avons répété les phrases de politesse. Il n’y avait aucun bruit dans la salle. C’était très drôle.
Dans un second temps, elle nous a expliqué l’histoire et l’origine de la langue des signes. C’est au 18ème siècle que la langue des signes est apparue. En effet, l’abbé de l’Épée fut, en 1760, le premier entendant connu à s’intéresser aux modes de communication des « sourds-muets ». En observant un couple de jumelles sourdes communiquer entre elles par gestes il découvre l’existence d’une langue des signes. Il décide de s’appuyer sur cette langue pour instruire les enfants sourds. Il l’adapte en y ajoutant des notions grammaticales propres au français (par exemple, la conjugaison). C’est ce qu’il appelle les « signes méthodistes ».
Par ailleurs, il regroupe les enfants sourds pour les instruire et ouvre une véritable école pour sourds qui deviendra l’Institut national des jeunes sourds, aujourd’hui Institut Saint-Jacques, à Paris. L’abbé de l’Epée est aujourd’hui une figure historique de l’histoire des Sourds. Sa figure est connue des Sourds dans le monde entier.
Pour finir le cours, l’enseignante nous a expliqué comment fonctionnaient nos oreilles. Elle nous a expliqué qu’il faut faire très attention lorsqu’on écoute de la musique. Il ne faut pas mettre la musique fort sinon ça peut diminuer notre ouïe. Enfin, elle nous a raconté que la langue des signes l’a sauvé de l’isolement et de la solitude. Cette langue lui a permis de s’ouvrir et de communiquer avec autrui.
Je suis contente d’avoir eu une initiation à la langue des signes car dans la semaine qui a suivi ces cours, j’ai pu communiquer avec une personne malentendante dans la rue.
Barbusse Projet Handicap 